La Bataille Divine

Les pas d’un homme résonnaient sur le flanc de la montagne. Celle-ci, majestueuse, imposante, était recouverte de neige, pure et étincelante, qui était illuminée par le soleil. À ce moment, ses rayons peignèrent des couleurs vives sur le versant sud, révélant une beauté jusqu’alors insoupçonnée. Ce phénomène attirait souvent le regard des gens passant par ici, mais la seule personne présente aux alentours, un homme au visage voilé par la capuche de son large manteau, ne fut aucunement surpris et continua son chemin comme si de rien n'était.
N'importe qui, ne le connaissant pas, aurait déclaré qu'il avait un cœur de pierre. Mais il avait observé ce spectacle des centaines de fois, que ce soit depuis chez lui, devant la montage ou sur les toiles qu'il peignait, et s'en était lassé. Maintenant, il ne s'en préoccupait que lorsqu'il était en manque de modèle ou d'inspiration, et encore.
C'était un ancien aventurier Osamodas, reconverti dans la peinture et le dessin, et plus généralement dans l'Art. Il était aussi écrivain, et poète, à ses heures perdues. Il conservait précieusement ces œuvres, n'en présentant que quelques unes des plus minimes, qui reflétaient tout de même son immense talent.
Tandis qu'il marchait vers le petit village où il achetait de quoi subvenir à ses besoins, Onaki -c'est son nom- réfléchissait. Depuis quelques temps, les voyageurs affluaient, souvent en quête d'aventure, alors qu'il y a encore un mois, cette région était presque déserte. Cela préoccupait l'Osamodas, qui avait peur de voir les paysages qu'il dessinait chamboulés.
Mais, finalement, il se dit que la situation n'était pas si mauvaise. Les aventuriers ne faisaient souvent que traverser la région, ou résidaient une nuit ou deux dans l'auberge du village, puis repartaient.
Onaki était arrivé au village, appelé Roges. La grand-place était curieusement animée, et l'Osamodas, intrigué, alla voir ce qui se passait. Un groupe d'une vingtaine de personnes, composés d'hommes et de femmes de toutes classes était au milieu de la place. Un Sacrieur, qui semblait être le chef, prit la parole :

<< Fuyez, tant qu’il est encore temps ! Le déluge sera bientôt de nouveau sur nous ! L’ogre va se réveiller, et détruira tout sur son passage !
- Ce ne sont que les élucubrations d’un groupe de pauvres fous ! Pourquoi les croirions-nous ? déclara un homme, un Xélor furibond.
- Il a raison ! dit un autre homme, un Pandawa.
- Il a raison ! reprirent-ils tous en chœur. >>

Les orateurs reculèrent et tentèrent de fuir la ville, mais la plupart furent rattrapés et battus. Puis on les laissa partir.
Onaki avait observé la scène d’un regard pensif et sévère. Il désapprouvait les actes de des autres habitants, qu’ils jugeaient trop violents. Même lorsqu’il était aventurier, il avait toujours préféré parlementer plutôt que d’utiliser la violence. Lorsque le Xélor vint le voir, l’Osamodas lui dit :

<< Yamt… Pourquoi avez-vous fait ça ? Tu sais bien qu’ils reviendront, malgré tout.
- Rien n’est moins sûr, Onaki ! Cette fois, ils ont compris la leçon, je le sens.
- Tu dis ça à chaque fois. Dans une semaine, grand maximum, ils seront de retour, et tu le sais. Tu veux juste rassurer les habitants en ne regardant pas la vérité en face.

L’autre meneur, le Pandawa vint en renfort de Yamt :

<< On a bien essayé de leur parler, au début ! Mais ils ne voulaient rien entendre. Alors on les a tabassé. Ils sont coriaces, mais cette fois…
- Cette fois, ils ne reviendront pas, et blablabla… le coupa Onaki. Toujours le même discours, toujours le même mensonge. Encore une fois, et je viens de le répéter à Yamt, ils reviendront, et toi, Ebir, tu le sais.

Sur ces mots, l'invocateur quitta la place et se rendit chez le primeur, puis chez le boucher, où il fit ses emplettes. Puis, ceci fait, il retourna chez lui. Mais alors qu'il poussait la porte de la maisonnette, un bruit provenant du haut de la montagne attira son attention. Il jeta un coup d'œil au sommet, et une expression horrifiée se peignit sur son visage.
Alors, seulement, il comprit la vérité. Et cela lui fit peur. Très peur.


Une semaine plus tard, dans le ciel…

Dans un grand palais, un conseil solennel se tenait. Les Douze Dieux, tous plus imposants que les autres, réfléchissaient au plus grand problème qui leur ait jamais été posé. Car l'ogre, le monstre, la seule créature au Monde capable de les battre, s'était réveillé. Ou plutôt, il avait quitté un long sommeil profond pour se plonger dans un demi-sommeil, agité de rêves et de cauchemars. La situation était critique : si Ogrest se réveillait définitivement, ce serait un nouveau Déluge, cette fois causé par la rage et non le désespoir. Et les Douze savaient que la rage d'un monstre est plus forte que ses pleurs…

En bas, à Astrub, c'était insouciance et gaieté qui primaient. Les habitants de la ville roublarde n'avaient pas encore eu vent des évènements du Mont Zinit, et aucune rumeur ne parcourait les villes de la Cité au grand galop, alors qu'ici, le peuple apprenait souvent les grandes nouvelles du Monde des Douze par l'extérieur, parfois même avant le roi.
Mais cette ignorance n'allait pas durer, car déjà un messager passait grande porte Nord de la ville, à cheval sur sa Dragodinde Orchidée. Il se dirigeait vers le palais royal, cravachant sa Dragodinde afin d'accélérer. Il sauta de sa monture en marche et poussa violemment les deux battants de la porte, puis monta les escaliers quatre à quatre jusqu'au dernier étage. Là, il reprit son souffle, et fit irruption dans la salle du trône.

<< Majesté ! Une nouvelle terrible ! Ogrest… Ogrest s'est réveillé !
- Holà ! Qui es-tu, et que me chantes-tu là ? Ogrest, réveillé ? Je ne le crois pas. Son sommeil était si profond qu'un nouveau Déluge n'aurait pas suffi à l'en sortir !
- Je m'appelle Gassel, je suis le messager du roi Allister. Je… Je vous prie de croire en toutes mes paroles. Ogrest est à moitié éveillé, mais il est susceptible de sortir complètement du royaume des rêves à tout moment. Il faut que vous rassembliez toute votre armée pour le combattre.
- Les rois des autres villes sont-ils au courant ?
- Nous avons déjà averti le roi de Bonta, mais nous attendions votre avis pour avertir celui de Brâkmar.
- Le plus tard sera le mieux. Mais de toute façon, Ogrest est bien trop fort pour nous. Je vais réfléchir, et je vous apporterai ma réponse bientôt.
- Très bien, monsieur. Avec votre permission, je me retire. >>

Gassel fit une légère courbette et quitta la pièce.
Tapi derrière une colonne, un homme avait observé toute la scène.

<< Ogrest, réveillé ? Cela complique mes plans…, pensait-il en quittant discrètement la salle par une porte dérobée connue de lui seul. >>

Le lendemain, à Roges.

La plupart des habitants avaient quitté le village pour rejoindre la ville la plus proche, soit Retill, située dans la plaine d'Amakna. Seuls, Onaki, un Ecaflip nommé Hasd et Horu, un Iop, restaient là, avec pourtant une peur qui les hantait : celle de l'Ogre. Celui-ci, de plus en plus agité, menaçait de se réveiller à chaque moment. Aujourd'hui, Horu avait projeté de partir en expédition pour aller combattre Ogrest. Mais il avait décidé qu'il était trop lâche d'attaquer quelqu'un dans son sommeil…
Onaki et Hasd, eux, préféraient, à juste titre, rester plus calmes. Tous les trois avaient chacun une raison différente, bonne ou mauvaise, de rester à Roges : Horu attendait le réveil d'Ogrest pour le combattre, Hasd ne voulait pas quitter le village où il était né et où il avait grandi, et Onaki se refusait à abandonner ses toiles et ses écrits, trop encombrants pour pouvoir les emporter. Dans tous les cas, rien ne pourrait les faire changer d'avis, sauf peut-être Hasd s'il était sûr de pouvoir revenir au village. Alors qu'ils réfléchissaient, les trois hommes virent arriver un petit groupe d'habitants du village, sûrement venus dans le but de convaincre Hasd, Horu et Onaki de quitter Roges. Leurs efforts, vains jusqu'alors, allaient-ils porter leurs fruits ?
Alors que le meneur de la petite troupe, Yamt, allait prendre la parole, un grand craquement sourd se fit entendre. S'ensuivit une longue seconde de silence, puis un rugissement qu'on entendit de kilokamètres à la ronde retentit. Vous l'avez sûrement deviné, c'était de la montagne que ce bruit effrayant provenait. Ogrest, la Menace, le Responsable du Déluge, Celui-Dont-On-Peut-Prononcer-Le-Nom-Mais-Dont-On-A-Aucune-Envie-De-Prononcer-Le-Nom… Il s'était réveillé. Pour de bon. Complètement.

//Bon ben voilà. Je poste ça ici parce que j'ai l'impression que personne lit ma fan-fic sur le forum officiel (ou alors ils commentent pas...). Donc bon, je demande deux choses :

- Lisez ma fic ! (s'il vous plaiîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîîît !)
- Commentez ! (histoire que je vois que vous avez lu)

Merci d'avance.//

Tu m'avais déjà interpellée lors des quelques concours(à moins qu'il n'y en ai eu qu'un?) qui nous ont mis en compétition, mais là...
J'aime vraiment, beaucoup. Ça se lit vite, facilement, et avec régal. Beaucoup mieux que ce dont je me souvenais.

Je découvre trop encore ton style pour chercher la petite bête, mais ça viendra tôt ou tard. :)
Bonne continuation !

Oui, un concours, la Saint Ballotin.
Un GRAND merci (mais alors TRÈS TRÈS GRAND) pour ton commentaire. Il m'a vraiment fait plaisir. ça m'a vraiment donné l'envie (même si je l'avais quand même déjà un peu) de continuer cette fan-fic.

J'aime bien...vraiment...je n'ai pas de remarques spéciales à faire en fait...
J'aime bien l'idée, avec les Dieux, Orgrest et ses songes...
Voilà, c'est bien écrit...
Bonne continuation ! (c'est ce que j'appelle un commentaire qui va changer le monde! T.T)

J'ai lus. Et je commente...

Je suis désolé, mais ces derniers temps, j'ai complètement déserté la section Fan-Fiction du forum Wakfu. Je n'y passe que rarement, et je ne peux lire toutes les fic' quand cela m'arrive. Il m'es encore plus rare de les commenter...

Donc, merci à toi de nous la faire partager ici. Au moi, maintenant, tu es sur que je la lirai...
Comme le dit Maeve, il n'y en a pas encore assez pour ce faire une idée fixe, mais néanmoins, tout cela m'a l'aire assez bien partit... L'histoire est on ne peut plus simple : l'ogre qui se réveil, et donc, une panique général sur le monde des Douze. Ce qui obligera surement les Douze majeurs à riposter d'une quelconque façon, et aux différentes armées des nations encore debout, de s'unir pour aider les Dieux... Du moins, c'est ce que je vois, quand je tente de me projeter dans l'avenir...

Sinon, toujours pour reprendre l'idée de Maeve, on s'y enfonce comme dans du beurre. Une fois qu'on a commencé à lire, on ne peut s'arrêter. C'est simple, bien que l'on découvre pas mal de personnages dès le début...
Ce que j'aime par dessus tout, c 'est le fait que tu mette en place des histoires parallèles : celle de Roges, d'Astrub, des Dieux... Et de cette étrange personne qui observait discrètement ce que disait Gassel. Ce qui me permet de rebondir sur autre chose : les noms sont assez bien choisis. Cela peut paraître anodin, mais c'est difficile de trouver des noms convenables... Bien que le tout, manque un tantinet du coté drole et déplacé des noms d'Ankama... Il ne faut pas perdre de vus que c'est le rire, le principale atout d'Ankama...

Cela serait méchant de dire que tout vas un peu trop vite (légèrement, pas trop non plus), étant donné que dans ce que je peux écrire, tout s’enchaîne aussi trop vite... Pourtant, il y a pile se qu'il faut en description (peut être simplement un peu plus d'info physiques sur les principaux héros de cette histoire), et pareil en narration.

Bon chance pour la suite, et que le Dieu des Pavés te garde ! :)

@ Magnon : Merci !
@ Vlad : Un pavé ! Cool ! Alors...
Pour le futur, c'est possible que ça ressemble à ça, peut-être pas... Tout dépend de mon humeur de mes idées.
Et oui, qui est cette étrange personne ? Vous le saurez... dans beaucoup de chapitres dans le prochain épisode quand je m'en souviendrais. Sinon, pour le rire... Ankama est très fort pour ça, pas moi. Donc bon, j'essaierais d'y penser à l'avenir. Mais je ne promet rien. Enfin, en général, une histoire avec un risque d'apocalypse dedans, c'est jamais très rigolo...
Légèrement trop vite ? Zut alors. Mais c'est vrai qu'on sait pas trop à quoi ressemble Gassel, Yamt, Ebir... Je tenterais (j'ai dit tenterais !) d'y remédier.
Dans tous les cas, merci pour ton commentaire !