Session n°2 : Baking.

[Fao]

Je n'ai tout simplement pas compris comment faire.

Toujours est-il que j'ai compris le principal (enfin je crois).



Cette image, voyez-vous, me rend fou. Ce genre d'image, cette robe, ce tablier, cette main ; j'en frissonne.
Et comme Jeana fait une sorte de gâteau en utilisant une sorte d'espèce d'oeufs-topinambours, j'ai intitulé ça "Baking". Mais ça n'a aucun rapport avec ce que j'en ai fait :

Il vit Jeana, la main gauche sur l’épaule droite, de dos, statique. Il imaginait une sorte de rictus de souffrance, de grimace, ou un soupir silencieux, un raz-le-bol muet. Même comme ça, il la trouvait belle.

Journée funeste de tes souffrances infinies
Entre l’amour et ton coeur, une douleur écrasante
Amours absconses, brûlées, décevantes
Ne cachant qu’un latent qui se cache depuis
As-tu remarqué les fleurs qu’il t’ignore?
Ne sais-tu, désormais, que jamais il ne dort
As-tu réalisé qu’il maltraite ton âme
Se levant, aujourd’hui, pour l’aube du drame?

Fier, se rétracte, si proche des prairies.
Avait-il donc prévu sa brûlure annoncée?
Ou bien était-ce la peur qui l’a fait renoncer?
Loin de lui l’intention, loin de lui toute envie:
Il dénie la passion, travestit ses pulsions,
N’imaginant pour lui qu’une simple oraison.

[Jeananas]

Le pire, c'est que je te renvoie l'ascenseur, et de suite 

Fin du texte desavoued de Fao : 

Il se tut, tout en n’osant pas détacher le papier de ses yeux. Il déglutit, un peu déboussolé, hésitant sur ce qu’il allait dire.
« Jeana, il faut que tu saches… je sais que tu dessines, je sais que tu t’impliques, que tu t’investis et que tu réussis, que t’es heureuse. Mais ça marche différemment pour moi.
- Je vois surtout que ça ne marche pas du tout, pour le moment. Il est temps de se réveiller !
- Jeana, je ne fais rien parce que je suis heureux. »
Il leva un oeil, elle le regardait encore avec un regard grave, inquisiteur. Reprenant un mode théâtral, il argua :
« Prend un type amoureux : il écrira « les fleurs sont jolies comme les formes de ma chérie » . et il dira, Oh ! Une rime ! Que c’est beau ! Mais il est aveugle. C’est moche en vérité. En vérité, on devrait plutôt lire : « Le grain satiné d’un pétale de printemps,
luisant de rosée d’un Soleil levant, inonde mon cœur d’une indicible joie, d’une telle tristesse : je me languis de toi. » C’est basique mais c’est déjà plus riche ! »
Il jeta un oeil Jeana, qui le regardait, époustouflée de son improvisation, si touchante. Il repartit :
« Ce qui sépare le premier du deuxième, c’est que le deuxième n’a absolument pas ce qu’il veut. Il en célèbre la beauté justement car il ne peut pas la voir. Qui peut apprécier à sa juste valeur ce qu’on peut posséder ? C’est une fois détaché de tout qu’on réalise la vraie valeur de tout. »
Il se pencha pour attraper la main de Jean par-dessus la tasse de thé, à peine tiède. Sa main était douce et veloutée. Il dit juste :
« Pourquoi me torturer maintenant que je comprends que je t’ai, toi ? Je pourrais vouloir l’amour de tous, ou bien tout l’argent du monde, ou bien la paix, ou la liberté, que sais-je encore. A quoi servirait tant de souffrance ? Qui ne changera d’ailleurs rien, puisque tout le monde est en souffrance… défaisant quelque nœud que je fais avec application, détachant chaque attache avec circonspection, violant toutes les lois avec lente attention. C’est tellement plus simple, tu trouves pas ? »
Elle, interloquée, ne put que retirer sa main, disant :
« C’est bien de te voir heureux ; mais quand tu es heureux, je ne te vois plus. Sois malheureux, voyons-nous. Et puis étudies quelque chose, passionne-toi, regarde des pièces de théâtre, lis des histoires drôles. VIS. Ne reste pas en stase parce que tu crois être arrivé à destination. On bouge tous, il faudra bien que tu réalises ça. »
Elle se leva, abandonnant son thé qu’elle ne but jamais, et s’éloigna. Il se leva brusquement, et dit tout de go :
« Je t’aime. »
Elle se figea, se retourna :
« Je n’ai pas entendu ça de ta part depuis… »
Elle se pendit encore une fois à son cou, dans un yoyo-yoyo émotionnel géant, l’embrassa fougueusement. Ils se laissèrent tomber sur le canapé, toujours intensément enlacés. Elle demanda :
« Je croyais que tu ne pouvais plus… ?
- Longue histoire. Disons juste que je peux y réfléchir, cette fois. »
Elle rit avant de l’embrasser.

Dessin de moi :